André Sourou YEBADOPO, Coordonnateur volet santé maternel et sécurisation des produits à UNFPA

Je suis André Sourou YEBADOKPO, Médecin de santé publique, coordonnateur du volet santé maternelle et sécurisation des produits à l’UNFPA.

Sur ce que représente le partenariat

Le partenariat de Ouagadougou est une opportunité pour la promotion de la planification familiale dans les pays membre, la planification familiale elle-même étant un levier important sur lequel les pays doivent agir pour espérer obtenir une croissance démographique maîtrisée en lien avec la croissance économique pour assurer le développement durable à terme. Si les pays se battent à l’interne pour promouvoir la planification familiale, bénéficier d’un appui externe pour coordonner les actions au niveau de chaque pays est une grande opportunité.

Sur la valeur ajoutée du PO

Avant le partenariat, on travaillait dans l’informel. Il existait un échange entre les pays sur la question de la santé en général et les questions de la santé de la reproduction et de la planification familiale en particulier, mais ces échanges n’étaient pas structurés. Avec l’avènement du PO, les échanges entre pays sont structurés et régulier. Désormais, nous avons un interlocuteur qui officialise les échanges et les structure de la meilleure manière avec des rencontres périodiques entre les paires confrontées aux mêmes réalités dans nos différents pays. Comme exemple, avec le PO, nous pouvons aller en visite dans un pays qui vit les mêmes réalités ou qui a déjà trouvé la solution à un problème auquel le Togo est confronté.

Le partenariat de Ouagadougou est une opportunité pour la promotion de la planification familiale dans les pays membres.
Sur l’avenir du PO à la fin de la phase d’accélération

Nous sommes à la phase d’accélération du partenariat cependant, il y a encore beaucoup de chantiers qui ne sont pas couverts. À l’une de nos rencontres annuelles, il a été dit que pour espérer tirer le meilleur profit de la planification familiale, il faille que les couvertures en termes de prévalence contraceptive tournent autour de 60 %. Au Togo, nous tournons autour de 20 %. Cela signifie que nous allons observer le plan de la phase en cours avec les plans de 2è génération pour le renforcement des interventions de la PF, mais il restera toujours des GAP importants pour chaque pays dont le Togo au-delà de 2020 pour lesquels il faudra toujours mobiliser des ressources, mais aussi les expériences pour aller encore un peu plus loin.

Sur les leçons tirées du PO

Avec le PO, les jeunes et d’autres couches ont été intégrés en tant que partie prenante entière. Il a été utile et important d’associer ces segments qui étaient négligés jusqu’alors parce qu’il n’y a pas de creuset d’échanges avec ces parties prenantes.

Il est plus facile d’aller de l’avant en apprenant des autres. Avec le partenariat de Ouagadougou nous avons effectué au moins une visite d’échange avec le Burkina-Faso pour aller apprendre comment ce pays est en train de mettre en œuvre sayana press au niveau communautaire. Si nous reconnaissons qu’il est plus facile d’avancer en apprenant des autres, il faut donc qu’il y ait une structure pour faciliter les échanges et le PO le fait bien.

La dernière leçon que je retiens est en relation avec les parties prenantes ici au Togo. Nous avons des ambitions, nous avons envie d’évoluer, chaque partie prenante prise isolément. Le cadre de concertation entre les différents acteurs n’est pas toujours disponible et lorsque c’est disponible ce n’est toujours pas efficace comme on l’aurait souhaité dans son fonctionnement. Mais les échanges périodiques entre les parties prenantes locales et le PO sont comme des opportunités de suivi qui sans obliger encouragent les parties prenantes nationales à aller de l’avant parce que faisant davantage de suivi par rapport au plan de mise en œuvre.